Apôtres de l’amour infini (Les)

Les données contenues dans cette fiche ont été recueillies lors d’une recherche documentaire menée à l’hiver 2004 (dernière mise à jour en août 2012) par Mireille Gagnon, agente de recherche au CROIR.

Autres appellations

Apôtres de l’amour infini de l’ordre du magnificat de la Mère de Dieu; Ordre des apôtres et disciples de la Mère de Dieu; Église catholique des apôtres du dernier temps; Ordre du magnificat de la Mère de Dieu; Église rénovée de Jésus-Christ

Fondateurs

Gaston Tremblay (Père Jean-Grégoire de la Trinité; Pape Grégoire XVII, 1928-2011); Michel Collin (Pape Clément XV, 1905-1974)

Groupe d’inspiration

chrétienne (catholique romain), dissident

Mission

  • Maintenir la foi chrétienne traditionnelle.
  • Être la seule « vraie Église de Jésus-Christ » avec à sa tête un pape mystique, c’est-à-dire directement choisi par Dieu.
  • Préserver les enseignements doctrinaux et dogmatiques des « saints et docteurs » de l’Église catholique romaine.
  • Former des apôtres religieux et laïcs à l’image des disciples de Jésus.
  • Travailler à la purification et à la rénovation du monde.
  • Travailler à l’unité chrétienne.
  • Conserver le « dépôt de la foi » en poursuivant l’enseignement religieux sous toutes ses formes, tant aux adultes qu’aux enfants.
  • Accomplir des Å“uvres de charité (envers les pauvres, les malades et les infirmes).

Présence

Principalement dans la province de Québec. Initialement en France.

Nombre approximatif  de  membres

500

Description générale

Bref historique

Les Apôtres de l’amour infini ont connu deux naissances : une première en France, à l’initiative du prêtre Michel Collin (connu plus tard sous le nom de Pape Clément XV), et une deuxième au Québec, avec le père Gaston Tremblay (qui deviendra le père Jean-Grégoire de la Trinité avant de devenir le Pape Grégoire XVII).

Le prêtre Michel Collin (1905-1974) fonde la première communauté des Apôtres de l’amour infini en 1935. En 1950, il aurait reçu une révélation divine dans laquelle il se voit attribuer une autorité similaire à celle du Pape. Ses affirmations lui valent d’être retourné de force à la vie laïque dès 1951, avant d’être officiellement excommunié par l’Église en 1960. Considérant cette excommunication illégale et invalide, Collin continue ses activités religieuses. Le 25 mars 1961, il se fait proclamer pape sous le nom de Clément XV, selon un ordre qu’il aurait reçu encore une fois lors d’une révélation divine. Il établit le siège de son office pontifical, connu sous le nom du « Petit Vatican », à Clémery (Meurthe-et-Moselle, France).

En 1944, le père Gaston Tremblay entre dans la congrégation des Frères de St-Jean au Québec, une communauté qu’il quitte en 1952 pour présenter au cardinal Paul-Émile Léger un projet de congrégation « d’hommes prêchant l’Évangile intégrale ». En mai 1953, le cardinal Léger obtient l’accord du Pape Pie XII pour la fondation d’une communauté masculine au Québec qui portera le nom de congrégation des Frères de Jésus-Marie et qui sera dirigé par Gaston Tremblay, dès lors appelé frère Jean de la Trinité. En 1961, ce dernier aurait reçu une vision de la vierge Marie lui indiquant que le temps était venu de réaliser le projet que Dieu attend de lui. C’est durant cette année qu’il rencontre Michel Collin en qui il reconnaît le pape aperçu dans une première vision reçu en 1949. Il fusionne alors sa congrégation québécoise avec celle de Collin en France.

En 1969, le Pape Clément XV proclame officiellement que Gaston Tremblay sera son successeur et qu’il prendra le nom de Grégoire XVII. À sa mort en 1974, certains de ses membres reconnaissent effectivement Tremblay comme le successeur légitime, alors que d’autres se distance de la communauté.

En 1995, les Apôtres de l’amour infini crée un comptoir pour les infortunés à Québec, une maison d’édition, (Éditions du Magnificat), ainsi qu’une librairie, également à Québec.

Jean-Gaston Tremblay est décédé le 31 décembre 2011 à l’âge de 83 ans à l’hôpital de Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides.

Convictions fondamentales des membres 

Les croyances du groupe respectent en grande partie le credo chrétien catholique; la foi, la doctrine, la tradition et les pratiques du groupe sont celles des catholiques romains. Les Apôtres de l’amour infini reprennent cependant le « Symbole de Nicée-Constantinople » comme profession de foi. Ils croient et veulent garder intacts les enseignements doctrinaux et dogmatiques dispensés par les saints et les docteurs de l’Église catholique romaine des débuts du christianisme.

L’homme, marqué par le péché originel, doit dompter ses passions et le moyen préconisé pour éviter les vices est le travail. Les apôtres enseignent à leurs disciples à vivre dans le mépris du monde et surtout d’eux-mêmes. Selon eux, la société est corrompue et perverse et a besoin d’être purifiée.

Pour les Apôtres de l’amour infini, l’Église catholique romaine fait fausse route depuis le concile Vatican II. Selon eux, l’institution romaine actuelle ne coïncide plus avec la vraie Église du Christ et elle doit revenir à la prédication des Évangiles. Les Apôtres se sont donc donné pour mission de lutter contre les abus qui ont amené la décadence de l’Église et la société chrétienne. Cela demande une réévangélisation complète du monde, ainsi qu’une plus grande justice sociale par la redistribution des biens,

Le credo moral des Apôtres de l’amour infini est basé sur l’amour de Dieu et du prochain. Ils ont le devoir de l’exemple, du témoignage de la foi, de l’espérance en passant par une saine obéissance, de l’humilité, du détachement, de la prière, de la générosité et de la persévérance.

La communauté s’engage à suivre les trente-trois règles de Notre-Dame-de-la-Salette et s’inspire des Secrets de Notre-Dame-de-Fatima, afin de devenir les « Apôtres des derniers temps ».

Site Web

http://magnificat.ca/

Quelques références

Dagon, Gérard. Petites Églises de France. 2e fascicule, Dagon éditeur, 1968. pp.81-86.

Gagnon, L., Lacroix, R. et Lefèvre, A. Les Apôtres de l’Amour Infini. Montréal, CINR, 1984, 31 pages.

Melton, J Gordon. Encyclopaedia of American Religions, Eighth Edition. Detroit, Gale Research Inc, 2009, pp. 109-110.

Rigal-Cellard, Bernadette. « Le futur pape est québécois : Grégoire XVII ». Dans Rigal-Cellard, Bernadette (dir.), Missions extrêmes en Amérique du Nord: des Jésuites à Raël. Bordeaux, Éditions Pleine Page, 2005, pp. 269-300. Disponible sur le site Web des classiques des sciences sociales.

Vernette, Jean. Dictionnaire des groupes religieux aujourd’hui. Paris, PUF, 1996, p. 70.