Ne dites pas… Dites plutôt… | L’hindouisme
Sous forme de tableau synthèse, quelques corrections et précisions à propos d’erreurs ou d’inexactitudes souvent entendues lorsqu’il est question de l’hindouisme.
Des récits de création dans l’hindouisme ?
Les enseignants qui tentent d’expliquer à leurs étudiants les « récits de création du monde » se heurtent souvent à des problèmes, en particulier quand ils souhaitent sortir de religions comme le judaïsme, le christianisme ou l’islam, et faire connaître des récits en provenance de l’Inde. En proposant trois de ces récits, ce texte donne des pistes pour les aborder.
De l’abus du sacré dans l’étude des religions de l’Inde
On s’imagine parfois que, pour aborder les religions d’un point de vue scientifique, il faut nécessairement les faire entrer à l’intérieur de l’opposition sacré / profane. Comme si l’approche scientifique des religions débutait par l’établissement de cette opposition universelle censée permettre de décoder tous les discours religieux de l’humanité. Le but de ces quelques pages est de faire comprendre comment on en est arrivé à utiliser pour les religions de l’Inde des catégories qui n’appartiennent pas, à proprement parler, à cet univers culturel.
« En Inde, les intouchables se rebellent et font grève » « Inde : dénonciation des lois protégeant les intouchables » « Les opprimés crient mort aux vaches ! » Voici quelques exemples de titres de journaux que nous avons pu voir ces derniers mois. Le 31 juillet 2016, 10 000 intouchables se sont rassemblés au nord-ouest de l’Inde pour protester contre les violences et les discriminations dont ils sont victimes. Pourtant la Constitution indienne rejette toute discrimination ou exclusion qui s’appuierait sur le fait que quelqu’un est né dans telle ou telle caste. Mais au juste, qu’est-ce qu’une caste ? On parle souvent d’un système composé de quatre castes. Est-ce vrai ? Explications d’un phénomène social à saveur religieuse !
Le Kamasutra, ou une anthropologie du citadin aisé de l’Inde ancienne
Ce texte de Denis Matringe (directeur de recherche au CNRS, Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud, EHESS-CNRS) présente les approches de Wendy Doniger sur ce livre célèbre, mal connu. Pour Matringe : « C’est pourtant à un voyage dans l’espace et le temps de ce genre que nous invite, à propos des Indiens des premiers siècles de l’ère chrétienne, l’indianiste américaine Wendy Doniger dans The Mare’s Trap paru en 2015, – livre dans lequel, au fil de sa lecture d’un texte sanskrit à la fois célèbre et méconnu, le Kāmasūtra de Vātsyāyana, elle nous propose une anthropologie du citadin aisé et cultivé de l’Inde ancienne, centrée sur sa vie érotique, tout en recherchant aussi dans le texte la parole et le point de vue des femmes, et tout en situant cette œuvre singulière dans divers contextes. »
Homme et femme dans la littérature classique en sanskrit
Ce petit texte présente un survol de ce que la littérature classique en sanskrit dit des relations homme-femme. Il ne repose sur aucune recherche inédite, mais tente de repérer un certain nombre de regards portés sur cette réalité incontournable de la vie en société.
Swami Vivekananda (1863-1902) et les quatre yoga
Les quatre grandes voies de libération de l’hindouisme ont été présentées systématiquement lors de conférences que Vivekananda a données aux États-Unis à partir de décembre 1895. Dans la bouche de Vivekananda, l’hindouisme devenait la religion par excellence, la seule vraiment en mesure de convaincre le monde entier. Ces quatre yoga semblaient donc conformes à l’idée que l’on se faisait alors d’une religion moderne et, à ce titre, ils ont été repris par toutes sortes de vulgarisateurs qui y ont trouvé une façon simple et accessible de transmettre un enseignement rigoureux, voire scientifique.Pour tenter de mieux cerner le sens de cette systématisation, voici quelques réflexions regroupées autour de cinq thèmes.
Quelques réflexions à propos de la mystique hindoue
Après quelques remarques générales sur l’expérience mystique, je commencerai par une mise au point concernant le vocabulaire utilisé en Inde pour évoquer cette expérience. Suivra une présentation de quelques mystiques hindous. La suite découle de cette présentation sous forme de remarques générales concernant certains paramètres de l’expérience mystique en Inde et des remarques d’ordre méthodologique sur l’approche des expériences dites « mystiques » en sciences des religions. Je terminerai par quelques remarques complémentaires concernant l’expérience mystique en général.
L’effet pizza (ou pizza-effect) est une métaphore inventée par Swami Agehananda Bharati pour critiquer le néo-hindouisme. Quand des indianistes l’évoquent, c’est généralement en citant un article intitulé « The Hindu Renaissance and its Apologetic Patterns » (1970). L’effet pizza mérite qu’on l’examine de façon plus nuancée qu’on ne le fait généralement. Après quelques mots sur la vie d’Agehananda Bharati, un préalable nécessaire pour comprendre l’homme et le contexte dans lequel il a écrit, il faudra examiner la méthode privilégiée par cet auteur en tant même qu’anthropologue. Sous-jacent à cette formule, il y a également une distinction entre trois formes ou trois types d’hindouisme, de même qu’une autre distinction qui s’y superpose entre une tradition authentique (genuine) et une tradition faussée ou inauthentique (spurious). À mon avis, il est nécessaire de bien saisir ces grandes catégories pour comprendre ce que Bharati voulait dire en utilisant la notion d’effet pizza et en appréhender les limites.
Un yogi indien à l’Université Laval
Ce texte propose quelques réflexions entourant la visite du yogi indien Sri Tathâta à l’Université Laval le 30 août 2012. Il pose entre autres la question de la réception des enseignements de type yogique en Occident.
Le yoga : opium de la nouvelle petite bourgeoisie?
On connaît la formule de Karl Marx selon laquelle la religion n’est que l’opium du peuple : en projetant le monde meilleur dans l’au-delà, la religion endormirait le peuple et créerait un rêve confirmant à ses yeux le pouvoir des classes dominantes. En cette période de rejet de l’institution religieuse, la spiritualité est souvent présentée comme une voie de libération de l’individu seul capable de choisir la forme d’épanouissement personnel qui lui convient. Croiriez-vous que certaines recherches remettent en question cette prétention?
Le jour où la spiritualité indienne fit son entrée dans la culture populaire
Le 10 décembre prochain, la Fondation David Lynch, créée par le célèbre cinéaste américain, tiendra son quatorzième gala à New York. Cette activité vise plus particulièrement à rendre la méditation transcendantale (MT) accessible aux enfants pauvres, aux vétérans et aux victimes de violence. Par les années passées, on retrouvait à ces galas des célébrités pratiquant cette technique comme Katy Perry, Jerry Seinfeld, Jay Leno, Ellen DeGeneres, Gwyneth Paltrow, Susan Sarandon. Lors du dernier gala, Ivanka Trump et son mari Jared Kushner principaux conseillers à la Maison-Blanche, également des adeptes de la MT, étaient présents aux côtés d’Oprah Winfrey, qui a d’ailleurs déjà consacré une de ses émissions à cette forme de méditation. Croiriez-vous que tout cela a commencé il y a plus de cinquante ans avec une leçon de sitar ?
Pourquoi parler de « mythe » dans l’étude des religions
Ce petit texte propose une définition du mythe et l’illustre à partir d’une interprétation mythique de trois histoires connues : le récit hindou du soulèvement du mont Govardhana par Kṛṣṇa, les récits chrétiens de la transfiguration de Jésus et de la tempête apaisée. Il se termine par l’interprétation d’un mythe contemporain, le récit d’une vision obtenue par Shirley MacLaine.
La notion de « cosmologie » appliquée à l’étude des religions de l’Inde
Du point de vue des sciences des religions, le mot «cosmologie» désigne le discours d’un certain être humain religieux sur son monde à lui. La cohérence de ces cosmologies tient à la cohérence du discours mythique qui les supporte. De brèves présentations de quelques cosmologies hindoues, puis des cosmologies bouddhique et jaina, aideront à comprendre le sens de ce concept fondamental en sciences des religions.
Des récits biblique et hindou de création du monde à la théorie du Big Bang
Cet article présente d’abord deux récits de création connus : celui de la Bible (premiers chapitres de la Genèse) et celui des Purāṇa hindous. Une troisième partie présente les grandes lignes de la théorie du Big Bang d’après les écrits de Hubert Reeves. Chacune de ces présentations débouche sur des réflexions destinées à cerner les caractéristiques de chacun de ces récits. Le texte se termine par quelques observations plus générales touchant les questions de comparaison.
L’homme au puits, une allégorie concernant le circuit des renaissances
L’allégorie de l’homme au puits est utilisée par les maîtres indiens pour expliquer le sens de la transmigration. On en trouvera ici une version hindoue, puis deux versions bouddhiques. La suite du texte réunit les explications nécessaires pour bien saisir le sens des renaissances selon ces religions.
Le Mahābhārata : un bref état des lieux
Le Mahābhārata est une immense épopée qui date vraisemblablement du deuxième ou premier siècle avant notre ère. Cet article profite de la parution de deux études de Vishva Adluri et Joydeep Bagchee (The Nay Science, 2014 ; Philology and Criticism, 2018) pour faire le point des travaux au sujet de cette épopée. Il est également conçu pour servir d’initiation à ce domaine de recherches.
The Mahābhārata: A Summary of the State of Play
The Mahābhārata is an immense epic which likely dates to the second or first century BCE. This article benefits from the publication of two studies by Vishwa Adluri and Joydeep Bagchee (The Nay Science, 2014; Philology and Criticism, 2018) in order to take stock of the work on this epic. It is also intended to serve as an introduction to this field of research.
Religions et naissances extraordinaires
Le 25 mars, neuf mois exactement avant Noël, l’Église catholique célèbre l’Annonciation, soit l’annonce à la vierge Marie de sa maternité divine. On trouve dans d’autres religions des récits similaires de naissance extraordinaire. Il ne s’agit pas ici de construire une spiritualité universelle par-delà les religions, mais d’étudier des récits qui ont en commun de prendre le contrepied de ce qui constitue la règle à l’intérieur d’un certain contexte social.
La compassion selon différentes religions
Plus on parle de compassion, moins le sens du mot devient précis. Ce texte se limite à quelques réflexions inspirées par l’hindouisme et le bouddhisme, puis par le judaïsme, le christianisme et l’islam. Il s’agit de préciser dans quel contexte ces religions parlent de compatir aux souffrances de l’autre.
Brève introduction à la Bhagavadgītā
La Bhagavadgītā est un des textes les plus célèbres de l’hindouisme. Elle fait partie de la grande épopée du Mahābhārata (dont l’essentiel semble avoir été rédigé vers le IIIe ou IIe siècle avant notre ère). Pour être accessible à plus de lecteurs, le discours de Kṛṣṇa nécessite quelques remarques concernant le contexte de sa rédaction, la notion de divinité qui y prévaut, la chronologie dans laquelle il se situe, la logique qui guide de telles réflexions et certains courants religieux ambiants.
Holi, une fête hindoue haute en couleurs
Holi est une fête hindoue du printemps, toujours très populaire, qui comprend le premier jour la commémoration de la crémation de l’ogresse Holikâ, puis le jour suivant une sorte de joyeux carnaval où l’on s’arrose avec des poudres colorées ou de l’eau contenue dans des seringues.
Janmâshtamî, ou fête de la naissance du dieu hindou Krishna
La Janmâshtamî est l’anniversaire de la naissance du dieu hindou Krishna, une des plus célèbres manifestations du grand dieu Vishnou. Cette fête se célèbre pendant le mois d’août ou de septembre du calendrier grégorien.
Les fêtes hindoues de Navarâtri et de Vijayadashamî
Navarâtri forme un cycle de neuf jours qui se clôture le dixième jour par une célébration de la victoire de la déesse Durgâ. Cette fête, qui se déroule en octobre du calendrier grégorien, est l’une des plus populaires du calendrier hindou.
Dîvâlî, ou la fête hindoue des lumières
Dîvâlî forme un cycle de cinq journées qui culmine le troisième jour par la célébration de l’entrée triomphale du dieu Râma dans la ville d’Ayodhyâ une soirée de nouvelle lune. À cette occasion, on allume partout en son honneur des rangées de petites lampes (dîpa, dîyâ) qui ont donné leur nom à la fête.
À propos de l’encens et autres aromates utilisés à des fins religieuses ou spirituelles
Les rites religieux ou spirituels se servent souvent de parfums que l’on offre à la divinité ou dont se sert encore pour éloigner les esprits mauvais. Ces substances diverses fascinent au point que l’on est parfois prêt à les acheter à prix d’or, ce qui ne veut pas dire que l’usage que l’on en fait ne puisse pas énormément différer d’une culture à une autre.