Centre de méditation Vipassana

Les données contenues dans cette fiche ont été recueillies lors d’une recherche documentaire menée à l’automne 2005 (dernière mise à jour en octobre 2012) par Claudia Nadeau-Morrissette, agente de recherche au CROIR.

Autres appellations

Fondation Vipassana; Vipassana

Fondateur

Satya Narayan Goenka (1924-2013)

Groupe d’inspiration

bouddhique, bouddhisme du Petit Véhicule (Theravâdin)

Mission

  • Guérir l’être humain de toutes ses souffrances.
  • Atteindre le bonheur suprême que procure la libération totale.
  • Éradiquer totalement les impuretés mentales.
  • Se transformer à travers l’observation de soi.
  • Parvenir à l’attention disciplinée.
  • Acquérir un esprit équilibré, rempli d’amour et de compassion.
  • Vivre de manière plus consciente, plus lucide, avec plus de maîtrise et de paix.

Présence

Mondiale

Description générale

Bref historique

Vipassana est une technique de méditation qui s’est développée dans la tradition du Theravâda, une branche du bouddhisme remontant au quatrième siècle avant l’ère chrétienne. Vipassana est un mot pâli que l’on peut définir par « discernement et inspection » ou encore « vision pénétrante ». Le Bouddha lui-même (env. 400 av. J.-C.) aurait découvert cette forme de méditation dont l’enseignement serait depuis assuré par une chaîne ininterrompue de maîtres. Parmi ceux-ci se trouve Satya Narayan Goenka, « professeur de méditation Vipassana dans la tradition de Sayagyi U Ba Khin » (www.dhamma.org).

D’origine indienne, Satya Narayan Goenka est né à Mandalay (Myanmar, anciennement la Birmanie) en 1924. Ayant grandi dans une famille d’industriels, il devient lui-même homme d’affaires. À l’âge de trente ans, il est élu président de la chambre de commerce de Yangon (anciennement Rangoon et ancienne capitale du pays) et dirige plusieurs organismes sociaux, culturels, ou qui Å“uvrent dans le domaine de l’éducation.

C’est le maître Sayagyi U Ba Khin qui initie S. N. Goenka à la méditation Vipassana. Né à Yangon le 6 mars 1899, Sayagyi U Ba Khin enseigne la méditation pendant plus de vingt ans au Myanmar. Haut fonctionnaire de l’État, ce n’est qu’au cours des quatre dernières années de sa vie (1968-1971) qu’il se consacre entièrement à l’enseignement de Vipassana.

En 1950, U Ba Khin fonde la Vipassana Association of the Accountant General’s Office, où plusieurs employés s’initient à la technique de Vipassana. Deux ans plus tard, en 1952, le Centre International de Méditation ouvre ses portes à Yangon. C’est dans ce centre que plusieurs Birmans, mais aussi des étrangers, suivent l’enseignement d’U Ba Khin. C’est également à cet endroit que S. N. Goenka est introduit à la méditation Vipassana.

Satya Narayan Goenka étudie quatorze ans auprès de ce maître. Parce que ses fonctions gouvernementales lui demandent beaucoup de temps, U Ba Khin n’enseigne qu’à un nombre restreint d’étudiants.

À partir de 1969, Sayagyi U Ba Khin l’autorise à enseigner le Vipassana en Inde. Accompagné de son épouse, Illaichidevi Goenka, Satya Narayan Goenka quitte le Myanmar et s’installe en Inde, où il se consacre très vite à l’enseignement. Il fonde son premier centre de méditation Vipassana en 1975 à Igatpuri, un petit village situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Mumbai, dans la région du Maharashtra. C’est le premier centre de méditation Vipassana (dans la tradition de Sayagyi U Ba Khin) à voir le jour en Inde (www.sumeru.dhamma.org).

Peu à peu, des cours sont donnés un peu partout en Inde, et c’est en 1979 que S. N. Goenka commence à enseigner Vipassana dans différents pays, en commençant par la France et le Royaume-Uni (www.events.dhamma.org). Ainsi, la plupart du temps, des locaux sont d’abord loués à cette occasion, puis des centres de méditation sont créés sous la supervision de S. N. Goenka lui-même.

En Amérique du Nord, le premier centre Vipassana dans cette tradition ouvre ses portes en 1982, dans l’État du Massachussets. Appelé Dhamma Dara, ce centre est fondé par un petit groupe d’Américains et de Canadiens qui ont étudié et pratiqué la technique de Vipassana à Igatpuri (http://www.dhara.dhamma.org/). C’est également en 1982 que Satya Narayan Goenka commence à nommer des assistants-enseignants pour répondre à une demande croissante (www.french.dhamma.org).

Au Québec, c’est en 1979 que des cours sont offerts pour la première fois. Jusqu’en 1999, l’enseignement se fait dans différents sites loués. Puis, en septembre 1999, un centre permanent est fondé à Sutton, en Estrie (www.suttama.dhamma.org).

Il y aurait à ce jour environ huit cents assistants-enseignants qui donnent des cours de méditation Vipassana dans la tradition de Satya Narayan Goenka. Une cinquantaine de centres sont répartis dans quelque vingt pays et des cours sont offerts dans près de soixante-dix pays (www.dhamma.org).

Croyances fondamentales

La méditation Vipassana s’inscrit dans la tradition bouddhiste du Theravâda, mais il n’est pas nécessaire d’être bouddhiste pour participer à une retraite et s’initier à cette technique. Cette tradition préconise l’analyse des états de conscience, et la méditation Vipassana est justement une technique voulant aider l’homme à observer sa réalité intérieure, pour ainsi faire disparaître la souffrance qui l’habite et lui faire découvrir l’expérience du bonheur.

Vipassana parle de la souffrance comme d’une chose inhérente à l’être humain. La colère, les tensions font partie de sa réalité, puisque personne ne peut contrôler tous les événements de sa vie. Il arrivera toujours des situations indésirables qui provoqueront des réactions négatives chez la personne. Et, qu’elle le veuille ou non, l’entourage en est également affecté. Cette souffrance, Vipassana la voit comme une agitation, engendrée par la négativité, par les impuretés, par les souillures mentales.

Devant cette agitation, cette forme de méditation préconise d’affronter le problème, d’observer cette souillure, et de ne pas fuir. Mais elle dit aussi que l’homme n’est pas conscient de l’arrivée de ces tensions négatives, car elles agissent dans son inconscient. Il y a toutefois deux phénomènes physiques qui se manifestent en lui et qui, dès lors, avertissent de la présence de cette négativité.

Ces phénomènes, ce sont une accélération du rythme normal de la respiration et des sensations corporelles, présentes dans l’une ou l’autre partie du corps. L’observation de ces phénomènes est, selon Vipassana, l’observation même de toute la négativité. Parce que l’homme fait l’expérience de sa réalité interne, il peut donc choisir de ne pas réagir et ainsi, les tensions qui provoquent sa souffrance vont le quitter. Et c’est par une pratique soutenue de cette méditation que l’homme va pouvoir faire l’expérience du bonheur (www.french.dhamma.org).

Structure et organisation

Les cours de méditation Vipassana sont d’une durée de dix jours, pendant lesquels l’étudiant vit dans un centre appartenant à une association Vipassana, ou dans des locaux loués pour l’occasion. Ce cours vise à montrer les bases de la technique, pour ensuite mettre ces connaissances en pratique lors de séances de méditation, individuelles ou dans une salle de méditation commune. Aucune participation financière n’est exigée pour suivre les cours, pour le logement ou pour la nourriture.

Le financement des cours se fait principalement sur la base de dons d’anciens étudiants, c’est-à-dire ceux qui ont déjà suivi un cours de méditation Vipassana dans la tradition de S. N. Goenka. Les dons, qui varient selon les moyens et la motivation personnelle, peuvent être offerts à la fin du cours, ou à n’importe quel moment par la suite (www.french.dhamma.org). Le financement peut également se faire au moyen de donations d’autres associations Vipassana, ainsi que par des prêts ou des hypothèques (www.events.dhamma.org). Les enseignants et les organisateurs ne reçoivent aucune compensation financière pour leurs services (www.french.dhamma.org).

Chaque cours de méditation est organisé par des associations Vipassana, suivant la tradition et l’enseignement de S. N. Goenka. Elles fonctionnent selon une même organisation, en suivant les mêmes principes. Ces associations sont formées d’anciens étudiants. Dès qu’une personne a suivi un cours de dix jours, elle peut proposer ses services bénévolement. Ainsi, elle peut aider à l’organisation de cours, de soirées d’information, de conférences, etc. Ces mêmes associations mettent sur pied des comités temporaires ou permanents qui s’occupent de l’organisation des cours, mais également de la cuisine, de l’entretien ménager, des finances, de la publicité, etc. (www.events.dhamma.org/).

Dès son inscription à un cours, la personne doit s’engager à respecter le code de conduite établi par  Vipassana : s’abstenir de tuer toute créature vivante, s’abstenir de voler, s’abstenir de toute activité sexuelle, s’abstenir de mentir et s’abstenir de tout intoxicant (tabac, alcool, drogues) (www.french.dhamma.org). Selon cette technique de méditation, le respect de ces préceptes permet d’avoir un esprit plus calme, et donc apte à l’observation de soi-même. Ce code de conduite est semblable aux cinq premiers préceptes que doit s’engager à respecter la personne qui fait son entrée dans une communauté de moines bouddhistes.

La première étape, qui s’accomplit pendant les trois premiers jours de la retraite, consiste à fixer l’attention sur la respiration. Cette observation constante du rythme de la respiration permettrait d’augmenter la concentration. Le quatrième jour, et jusqu’au neuvième, est enseignée la technique Vipassana proprement dite: l’observation des sensations corporelles, afin de comprendre leur nature changeante, ne plus réagir à celles-ci et ainsi, arriver à une certaine sérénité. Puis, la dernière journée, la règle du silence est levée et les participants sont invités à partager leur expérience avec les autres.

De même que les cours de méditation Vipassana, l’apprentissage de la méditation Anapana pour les enfants et les adolescents commence par l’acceptation d’un code de conduite morale. Les enfants et les adolescents doivent répéter cinq fois, à voix haute, les préceptes de cette technique avant de commencer le cours : « Je m’abstiendrai de tuer, je m’abstiendrai de voler, je m’abstiendrai d’inconduite, je m’abstiendrai de mentir, de dire des mots grossiers, de médire, et je m’abstiendrai de tout intoxicant » (www.suttama.dhamma.org).

Anapana est la première étape de la méditation Vipassana, soit l’observation du rythme de la respiration pour arriver à une meilleure concentration. Suivant la pensée de Vipassana, Anapana aiderait les enfants et les adolescents à avoir une meilleure compréhension d’eux-mêmes, un esprit plus calme et ainsi, une meilleure maîtrise sur leurs actions et leurs réactions.

Le cours de méditation Anapana peut s’étendre sur une période de un à trois jours, avec un horaire quotidien sensiblement le même du début à la fin.

Site Web

http://www.suttama.dhamma.org