Franc-maçonnerie

Les données contenues dans cette fiche ont été recueillies lors d’une recherche documentaire menée à l’hiver 2014 par Étienne Lebrun, agent de recherche au CROIR.

Autres appellations

Francs-maçons; Loge maçonnique; Ordre des Maçons Anciens, Francs et Acceptés; Grande loge d’Angleterre

Groupe d’inspiration

ésotérique (origine occidentale); magie cérémonielle

Mission

Présence

Mondiale

Nombre approximatif  de  membres

5 000 000

Description générale

Bref historique

La Franc-maçonnerie n’est pas une religion en tant que telle. Elle se présente plutôt comme une fraternité initiatique faisant remonter ses origines à la construction du temple du roi Salomon, aussi appelé premier temple de Jérusalem. Dans la version maçonnique de l’histoire, le roi mandate un architecte phénicien du nom de Hiram pour la tâche. Celui-ci aurait divisé les quatre mille ouvriers du roi en apprentis, en compagnons et en maçons. Il aurait alors réuni quelques compagnons qui pratiquaient le métier de maçons pour former une association secrète. La création d’un temple parfait demandait, selon Hiram, une organisation parfaite, et c’est cette organisation, construite autour d’une parfaite connaissance des règles du symbolisme et des rites secrets dont on faisait soi-disant usage dans l’antiquité, que les maçons d’aujourd’hui se proposent de perpétuer. La légende raconte que Hiram détenait un secret qu’il ne pouvait révéler. Deux de ses compagnons, avides de connaître ce secret, l’aurait assassiner pour s’emparer de son savoir. Bien qu’il existe d’autres théories sur la création de la Franc-maçonnerie, il s’agit ici du mythe fondateur le plus répandu.

L’origine la plus plausible et la plus défendue par les historiens fait plutôt remonter les débuts de la Franc-maçonnerie au 13e siècle après J.-C. Il s’agissait vraisemblablement d’organisations de maçons qui travaillaient à la construction des cathédrales chrétiennes. C’est ce que l’on a appelé la maçonnerie opérative. En effet, il semble qu’au début, il n’était pas question de croissance spirituelle ou de transmission d’un savoir accessible à tous. Ces organisations étaient plutôt constituées d’individus qui pratiquaient le même métier ou qui travaillaient sur le même projet, et qui se regroupaient pour échanger sur leur travail. Ces loges dites « opératives » désignent donc les guildes d’artisans spécialisés dans la construction d’églises et de cathédrales au Moyen-âge.

La création de loges dites « spéculatives », dont les premières sont fondées à Londres en 1717, établit les bases de ce que sera la franc-maçonnerie moderne. On rapporte à quelques endroits qu’au cours du 17e siècle, ces loges ont commencé à accueillir des gens qui ne pratiquaient pas le métier de maçons. On dit également que depuis le début du 17e siècle, en particulier en Écosse, on a pris l’habitude d’admettre dans les loges opératives des patrons, c’est-à-dire des protecteurs faisant partie de l’élite. Ce sont ces « maçons libres » (free masons, francs-maçons), ou ces « gentlemen masons », qui ont fini par faire un nouvel usage des secret de ces guildes de maçons et à donner une tournure spéculative et spirituelle à ce qui était d’abord des regroupements d’artisans spécialisés. Le succès de ce nouveau maçonnisme fut tel que le nombre des nouveaux membres finit vers la fin du 18e siècle par dépasser celui des maçons artisans, de sorte qu’il s’opéra une lente mais définitive transformation de la franc-maçonnerie opérative en franc-maçonnerie spéculative.

À cette époque, il faut également dire qu’un nouvel intérêt pour la philosophie mystique se développe à l’intérieur même de ces nouvelles loges et suscite un enthousiasme qui favorise le recrutement. En 1723, le pasteur presbytérien James Anderson dote la franc-maçonnerie d’un Livre des Constitutions (aussi appelé les « Constitutions d’Anderson ») en même temps que d’un mythe de fondation faisant remonter l’origine de la maçonnerie à Noé et à Salomon. Dans ce texte, on retrouve tout ce que doit faire un franc-maçon et toutes les règles qu’il doit respecter. Encore aujourd’hui, ce sont les règles écrites par Anderson qui prévalent dans les loges du répandu Rite Écossais Ancien et Accepté.

Le 24 juin 1727, les quatre loges de Londres s’unissent pour créer la Grande Loge Londonienne. Peu de temps après, ces grandes loges s’établissent dans divers pays, notamment en France, aux États-Unis et dans les nouvelles colonies britanniques. Les premières loges canadiennes s’établissent à Québec et à Montréal en 1752.

Convictions fondamentales des membres 

Tous les membres doivent croire en un Être Suprême ou un Grand Architecte de l’Univers dont le nom n’est pas spécifié. L’appartenance à une tradition religieuse est encouragée, mais n’est pas jugée nécessaire. Il est cependant formellement interdit de parler ou de discuter de religion ou de politique au sein de la loge. Les loges acceptent les gens de toutes confessions et prônent la tolérance en matière de religion. Dans la tradition maçonnique, l’esprit est perçu comme une pierre brute que le travail va peu à peu affiner dans le but d’atteindre la perfection. C’est pour cela que le symbolisme des outils comme l’équerre, le compas, le marteau et la règle est utilisé. Il rappelle qu’il faut des outils pour pouvoir travailler l’esprit.

Les francs-maçons n’ont pas de vision particulière du monde, ni de mythe de création. La franc-maçonnerie est une société qui vise à améliorer le monde et non pas à le repenser d’une manière différente. Selon les francs-maçons, chaque être humain possède le potentiel d’accéder au savoir universel et d’atteindre la perfection spirituelle grâce à un travail acharné. Les idéaux de laïcité, de séparation de la religion et de l’État, de fraternité et de charité sont au centre de la mission des francs-maçons. Trois idées demeurent à la base de la philosophie maçonnique : l’amour fraternel, manifesté, entre autres, par la tolérance et le respect; l’aide à la communauté, qui s’exprime par l’entremise d’œuvres philanthropiques; et la vérité avant tout.

Structure et organisation

La Franc-maçonnerie est d’abord une société initiatique; on peut donc comprendre que le rituel central est l’initiation. Il faut savoir qu’il y a une initiation à chaque degré. Chaque initiation représente un passage à un état supérieur ainsi que le délaissement de l’état précédent. Dans le Rite Écossais Ancien et Accepté, le plus ancien, il existe trente-trois grades. Lors de ces initiations, tous les membres de la loge sont réunis. Ces rituels sont toujours présidés par le Vénérable Maître de la loge. Le rite pratiqué par le Grand Orient de France et par plusieurs autres loges françaises et québécoises est le Rite Français. Il apparaît à la fin du 18e siècle et se compose de sept grades. Le Rite Français est nommé ainsi en opposition au Rite Écossais Ancien et Accepté.

La hiérarchie est très importante dans la Franc-maçonnerie. Il existe trois stades principaux dans l’évolution de l’adepte : le stade d’apprenti, de compagnon et de maître. Ces trois étapes sont entrecoupées de grades qui créent une hiérarchie au sein de chacun de ces stades. Les apprentis ne peuvent donc pas accomplir de tâches sans être supervisés par un membre plus avancé qu’eux. Dans le cheminement maçonnique, les rencontres se font sous forme d’assemblée présidée par le Grand Maître.

Deux fêtes sont célébrées dans les loges, soit la Saint-Jean d’été, le 24 juin, et la Saint-Jean d’hiver, le 27 décembre. Ces deux fêtes sont liées au solstice d’été et d’hiver et sont l’occasion pour les maçons de se réunir dans un banquet appelé « rituel de table ».

Sites Web

http://www.franc-maconnerie.ca/
http://www.glquebec.org/