André Couture, Université Laval
Dossier réuni en février 2024
Résumé : Présentation des cinq textes figurant dans ce dossier, et d’un sixième texte accessible dans une encyclopédie.
Les cinq textes inclus dans ce dossier sont difficiles à trouver. Ce sont des textes qui se recoupent souvent, les deux premiers étant destinés à des spécialistes et les autres à un public plus large. Ces textes forment un ensemble cohérent, à mon avis toujours valable, ou du moins propre à susciter la réflexion. C’est pourquoi il m’a semblé bon d’en réunir toutes les pièces sur le site du CROIR.
Le mot « syncrétisme » a d’abord servi à dénoncer, surtout du côté chrétien, ce qui paraissait être un amalgame fautif de croyances. Les sciences des religions ont fini par l’utiliser elles aussi pour qualifier certaines formes religieuses apparemment hétérogènes, qui paraissaient issues de la rencontre de religions déjà constituées ou qui pouvaient provenir de contacts prolongés, de divers échanges ou transactions. Voici une brève présentation de ces cinq textes, ainsi que d’une référence toujours commode à un article d’encyclopédie.
1. « Le recours à la notion de syncrétisme chez Renan », p. 57-84, dans La tradition française en sciences religieuses. Pages d’histoire, Les Cahiers de recherche en sciences de la religion, vol. 10, 1991. L’origine de ce texte remonte à un séminaire que j’ai donné à l’hiver 1988 en compagnie du professeur Paul-Hubert Poirier à des étudiants de maîtrise et de doctorat de la Faculté de théologie de l’Université Laval. Nous savions que concept était utilisé par certains spécialistes pour analyser tant les textes gnostiques que certains mouvements religieux de l’Inde et nous jugions qu’il méritait une enquête plus approfondie. Au fil de la lecture d’articles de dictionnaires ou de divers travaux utilisant le concept de syncrétisme, je me suis rendu compte que le nom d’Ernest Renan était parfois évoqué, quoique marginalement. Pendant l’année qui a suivi, j’ai voulu en savoir davantage sur la façon dont Renan utilisait ce terme et je me suis mis à parcourir l’ensemble de son œuvre. Il est vite apparu que Renan était beaucoup plus important qu’il ne semblait et qu’il fallait lui redonner la place centrale qu’il avait dans l’utilisation scientifique de ce concept. Il s’en est suivi le 15 mai 1990 une communication dans un colloque organisé par Michel Despland au 58e congrès de l’ACFAS [Association canadienne-française pour l’avancement des sciences] et portant sur « La tradition française en sciences religieuses ». Le texte en a été publié dans les actes de ce colloque. Cet article, maintenant difficilement accessible, est repris ici avec l’aimable autorisation du professeur Lemieux.
2. « Le syncrétisme des chrétiens réincarnationnistes : analyse d’un discours théologique », Religiologiques 8 [Le métissage des dieux], automne 1993, p. 103-126. Au-delà de l’analyse des arguments théologiques dénonçant l’incohérence d’un chrétien qui accepte la réincarnation et utilisant à cet effet le terme de syncrétisme, on trouvera des réflexions sur le fait que les religions, comme les langues d’ailleurs, ont souvent été pensées comme des touts parfaits et inaltérables, ne pouvant en se mêlant que se corrompre et s’abâtardir (p. 114). Ce texte a été repris dans André Couture, La réincarnation, Paris (Cerf/Fides, 2000, p. 96-113) dont il constitue le chapitre 5.
3. « Les religions et le syncrétisme », Nouveau Dialogue 113 (janvier-février 1997), p. 17-18. Il s’agit d’un court texte de vulgarisation utilisant l’acquis des recherches précédentes et portant surtout sur l’analyse possible des religions en tant que syncrétismes. La revue Nouveau Dialogue a cessé de paraître en 2003.
4. « Syncrétisme, Ésotérisme et Nouvel Âge », Ouvertures (bulletin publié par le Centre d’information sur les nouvelles religions [CINR], Montréal), no 8, p. 5-8. Il s’agit d’un second texte destiné à un large public. Il utilise lui aussi l’acquis des recherches précédentes, mais en les appliquant aux spiritualités ésotériques et à celle du Nouvel Âge. Le bulletin Ouvertures est actuellement presque introuvable.
5. « Le syncrétisme, ou la revendication d’une religion pure de tout amalgame », leçon inaugurale présentée par André Couture, professeur titulaire, à l’occasion de la Journée de la rentrée 2013-2014, le 11 septembre 2013, à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. Il s’agit d’une sorte de bilan des recherches que j’ai faites sur la notion de syncrétisme, repris dans le contexte d’une leçon inaugurale dans le but de faire réfléchir les étudiants et les professeurs de l’Université Laval. Le texte faisant partie de ce dossier abrège certaines longueurs de la communication orale.
6. Le lecteur pourra aussi se référer à la section VI : « Le syncrétisme, un concept ambivalent » de l’article « La tradition et la rencontre de l’autre » que j’ai rédigé pour l’Encyclopédie des religions (Y. T. Masquelier et F. Lenoir, dir.), Paris, Bayard Éditions, sept. 1997, p. 1361-1388. Dans l’édition de 2000, l’article figure aux pages 1373-1400. Il s’agit d’une encyclopédie facilement accessible, de sorte que l’article n’a pas été inclus dans le présent dossier.