Ne dites pas… Dites plutôt… | Le bouddhisme
Sous forme de tableau synthèse, quelques corrections et précisions à propos d’erreurs ou d’inexactitudes souvent entendues lorsqu’il est question du bouddhisme.
Des récits de création dans le bouddhisme?
Y a-t-il dans le bouddhisme des mythes de création que l’on pourrait comparer avec les mythes similaires des autres religions ? Il reste vrai que le bouddhisme, ne posant pas de dieu suprême par-delà le monde, n’a pas non plus senti le besoin de se doter d’un ou de récits mettant en rapport le dieu suprême et l’univers qu’il aurait créé. Les bouddhistes ont pourtant développé à une époque ancienne un discours portant sur la formation et la transformation des univers.
La psychologie a-t-elle pleine conscience de ses emprunts ?
Dès sa naissance, la psychologie a puisé dans les spiritualités indiennes pour développer certaines théories et thérapies. Ces emprunts respectent-ils le sens des concepts indiens ? Serions-nous en présence d’une forme subtile de colonialisme ? Croiriez-vous que, pour certains spécialistes du bouddhisme, ces emprunts libres puissent même constituer une menace à la survie de cette religion en Occident ? Ce constat n’est pas gratuit, et il importe d’y réfléchir.
Saint Josaphat, alias le Bouddha
On s’imagine parfois que les religions se développent en circuit fermé, sans aucun contact les unes avec les autres. Au contraire, de tels contacts ont toujours existé, bien qu’ils passent souvent inaperçus. À ce chapitre, croiriez-vous que la vie du Bouddha ait été connue des chrétiens, et que ceux-ci aient vénéré le Bouddha lui-même comme un grand saint, bien avant que les historiens ne traduisent dans les langues occidentales ses plus anciennes biographies ? C’est pourtant bien ce qui s’est produit.
Leonard Cohen, un joubou ?
Leonard Cohen, l’un des artistes québécois les plus célèbres dans le monde, vient de s’éteindre. Il y a quelques semaines à peine, lors de l’annonce du prix Nobel attribué à Bob Dylan, plusieurs commentateurs remarquaient que ce prix aurait dû être donné à Cohen. Mais en plus d’être considéré comme un emblème de la musique contemporaine, croiriez-vous que ce grand auteur-compositeur soit un exemple typique de la religiosité moderne. Leonard Cohen est en effet ce que l’on nomme un joubou. Retraçons d’abord son parcours spirituel.
L’homme au puits, une allégorie concernant le circuit des renaissances
L’allégorie de l’homme au puits est utilisée par les maîtres indiens pour expliquer le sens de la transmigration. On en trouvera ici une version hindoue, puis deux versions bouddhiques. La suite du texte réunit les explications nécessaires pour bien saisir le sens des renaissances selon ces religions.
Existe-t-il une version bouddhique de la parabole du « fils prodigue »?
L’étrange coïncidence entre la parabole du fils prodigue de l’évangile de Luc et celle de l’homme pauvre du Sūtra du Lotus restera sans doute encore longtemps une énigme passionnante. Après avoir présenté la parabole chrétienne, puis sa version bouddhique, je tenterai de comparer ces deux textes pour mieux faire saisir les rapprochements possibles mais aussi les points de divergence.
Religions et naissances extraordinaires
Le 25 mars, neuf mois exactement avant Noël, l’Église catholique célèbre l’Annonciation, soit l’annonce à la vierge Marie de sa maternité divine. On trouve dans d’autres religions des récits similaires de naissance extraordinaire. Il ne s’agit pas ici de construire une spiritualité universelle par-delà les religions, mais d’étudier des récits qui ont en commun de prendre le contrepied de ce qui constitue la règle à l’intérieur d’un certain contexte social.
La compassion selon différentes religions
Plus on parle de compassion, moins le sens du mot devient précis. Ce texte se limite à quelques réflexions inspirées par l’hindouisme et le bouddhisme, puis par le judaïsme, le christianisme et l’islam. Il s’agit de préciser dans quel contexte ces religions parlent de compatir aux souffrances de l’autre.
Les bouddhistes célèbrent ensemble la naissance, l’éveil (nirvāṇa) de même que l’extinction totale et définitive (parinirvāṇa) de leur maître lors de la pleine lune du mois lunaire de vaiśākha, un mois qui chevauche ceux de mai et juin du calendrier grégorien. Alors que partout en Asie, on commémorait jusque-là sans faste et sans unité ces moments importants de la vie du Bouddha, c’est en 1950, lors d’une première réunion tenue à Colombo (Sri Lanka), que l’Organisation mondiale des bouddhistes[1] encouragea les pays du monde entier à faire du jour de la pleine lune du mois de vaiśākha un jour férié de célébration à l’exemple de ce qui existait déjà au Népal.
Le bouddhisme en milieu hospitalier
En milieu hospitalier, le personnel soignant rencontre des patients de religions diverses devant être accompagnées en période de souffrance ou aux derniers moments de leur existence. Existe-t-il dans ces religions des façons de faire, des rituels, des croyances particulières qu’il serait utile de connaître pour répondre adéquatement aux besoins de ces personnes et de leur famille ? Voici des réponses à ces questions pour le bouddhisme.
Note à propos du « bouddhisme theravâda »
Même dans les milieux les mieux informés, on a pris l’habitude depuis une centaine d’années de nommer « theravâda » le bouddhisme qui s’est jadis installé à l’époque du roi Ashoka, vers le milieu du IIIe siècle avant notre ère, sur l’île de Lankâ (l’actuel Sri Lanka), qui s’y est développé et qui s’est transmis par la suite dans une grande partie de l’Asie du Sud-Est. Dans une communication de 2004, Peter Skilling affirmait que l’expression « bouddhisme theravâda » était une invention des orientalistes européens du XXe siècle qui s’était progressivement et paradoxalement imposée aux bouddhistes de l’Asie. Puisque j’ai moi-même utilisé en toute bonne foi cette même expression dans le cadre de mes cours à l’Université Laval, on me permettra d’apporter les précisions qui paraissent actuellement s’imposer.